publié le 22 juillet 2024 , par dans Accueil> Repérage
L’auteur de Mlash pointe exactement là où la problématique réside. Le titre de Danielle Terrien ne dit pas autre chose : « Tentative d’effacement ». On essaie, sans savoir à l’avance si pour autant cela sera couronné de succès.
Les statues
ont attrapé
le vide
laissé par le temps
On gomme, c’est parfois les années qui font le travail. On oublie, la mémoire se charge du reste, délestant au fur et à mesure les souvenirs désuets de toute substance. On récure, ôtant de force couleur et contenu.
O ces métamorphoses
en forme de projets
jetés contre le vent.
La forme du recueil retient dans un second temps. Il s’agit de trois chapitres comprenant chaque fois 9 courts poèmes, « épurés tels des aware japonais », est-il indiqué en rabat de couverture.
Le recueil est illustré de photos de peintures éphémères signées par l’éditeur lui-même : Vincent Rougier.
Danielle Terrien a tôt été publiée dans Décharge, durant la période kraft, et est restée toujours attentive à la revue, jusqu’au récent n° 200.
La lettre inaudible
sous l’arbre
sans écorce.
13 €. Les Forettes – 61380 Soligny-la-Trappe.
Mise au point :
À l’envoi de Tentative d’effacement, de Danielle Terrien, en juin 2024, soit à la veille de la tenue du Marché de la poésie Place Saint-Sulpice, était joint une lettre aux amis de l’atelier Rougier, dont il paraît difficile de ne pas relever la gravité du propos. Si Vincent Rougier y annonçait qu’il tiendrait son stand encore cette année ( par intermittence, précisait-il, les intérims étant assurés par les poètes Isabelle Barat et Annie Dana), on y lit aussi qu’à son grand regret, en raison d’une longue maladie, il ne sera pas en mesure de le faire l’an prochain.
Tout commentaire d’un tel propos devient superflu. Nous assurons néanmoins Vincent Rougier de notre amitié et de notre admiration.
C. V