publié le 3 janvier 2019 , par dans Accueil> Repérage
Version PDFIl y a plusieurs mois maintenant, j’ai mis de l’ordre dans ma bibliothèque poétique. Je me suis enfin décidé à classer les recueils par ordre alphabétique. Forcément, à chaque fois que je prenais un recueil pour le ranger, il fallait que j’en lise quelques pages. Tout de suite après j’avais envie d’écrire un petit poème en hommage à l’auteur que je relisais, que je redécouvrais pour certains. Ce petit exercice a donné lieu à une série de petits poèmes que je me suis amusé à poster tous les matins sur ma page facebook pendant plusieurs semaines. J’ai intitulé cette série Abécédaire poétique. Puis j’en ai fait un recueil (…)
... j’ai pris un malin plaisir à écrire ces petits textes. Ils sont pour moi comme des clins d’oeil adressés - l’air de rien - aux auteurs que j’aime lire. Ils illustrent à eux seuls l’idée - qui n’est pas neuve bien sûr - que sans les poètes qui nous touchent - nous émeuvent, nous font sourire - nous ne serions pas devenus auteurs nous mêmes.
Voici trois de ces poèmes parmi ceux qui, pour une raison ou une autre, nous touchent davantage que d’autres :
Il suffit que je lise
quelques vers de Valérie Canat de Chizy
et je suis dans ma voiture
en train d’écouter Ravel
de voir défier derrière les vitres
des gens dans l’eau
nageant sans bruit
alors que les violons
pincent mon cœur
dès que je ralentis
pour laisser passer un chat
apparemment perdu
allant de maison en maison
l’air rêveur et mélancolique.*
Il suffit que je lise
quelques vers de Georges Cathalo
et je me demande si
j’ai lu des vers
pourtant il écrit
une poésie marrante :
elle fait rire jaune
elle touche tout de suite
là où ça fait mal
va droit au but
en plein cœur même
tout en étant morte de rire.*
Il suffit que je lise
quelques vers de Louis Dubost
et je me mets à parler
aux plantes aux fleurs
et aux outils du jardin
à faire des jeux de mots
en leur compagnie
devant le sourire béat
des bestioles que je collectionne
dans mes rêves quelle que soit la saison.
Au final, cet Abécédaire qui compte une centaine de pages et de poèmes et demeure pour l’heure inédit, nous conduit d’Alhau (Max) à Yvert (Fabienne) : on y compte un nombre suffisamment significatif de poètes qui furent publiés dans la collection Polder, pour que je poursuive cet article par une chronique Droit de suite dans un prochain Décharge (le 181, selon toute vraisemblance), d’autant plus que Thierry Radière lui-même y fut accueilli avec Il faudra bien du temps ( Polder n° 169, en 2016 ), sous une préface de Jean-Christophe Belleveaux.
Repères : Présentation du Polder 169 : Il faudra bien du temps, de Thierry Radière, enrichi des nombreuses critiques qu’il suscita (dont celle de Valérie Canat de Chizy), ici. On se le procure contre 6€ au siège de la revue Décharge (4 rue de la Boucherie – 86240 Egleny) ; et on s’abonne à la collection contre 20€ à la même adresse. Complément d’information ( et Paypal ) : ici.
Inutile de rappeler que les poètes Georges Cathalo et Louis Dubost sont également chroniqueurs à Décharge, avec Phare dans la nuit, pour le premier, et Petite Courtoisie pour demain, pour le second.
Les appréciations de Sophie-Marie Van der Pas
Polder 201 : Sur mon chemin, le fleuve, de Marianne Duriez :
Lire la suiteLe voyage en Afrique regorge de parfums et de couleurs, un vocabulaire local qui m’inciterait à quitter le...
Trimestrielle, Décharge est avant tout une revue papier, non virtuelle, créée en 1981. Longtemps célèbre pour sa couverture kraft, éditée depuis le numéro 100 avec l’estampille du Dé Bleu, jusqu’au n° 144 fin 2009, puis à présent par abonnement direct, elle est devenue au fil des ans le rendez-vous attendu de l’actualité poétique, avec ses 152 pages bien tassées, chaque trimestre. Elle atteint le 200° numéro en décembre 2023.
Les « Palefreniers du rêve » est la raison sociale de notre association. Ce dont la plupart de nos lecteurs n’ont guère à se préoccuper, sauf au moment de désigner le bénéficiaire du chèque d’abonnement à la revue ou (et) à Polder. (Ou avec Paypal sur la rubrique S’abonner)
L’important, c’est Décharge – revue de poésie qui vient d’atteindre ses 42 ans d’âge. Et son 200 ème numéro sortira au mois de décembre 2023. Jacques Morin dirige la revue qu’il a créée en 1981. Alain Kewes et Claude Vercey sont venus l’épauler, auxquels se joignent une poignée de chroniqueurs fidèles et intermittents.
Décharge est une revue d’actualité poétique, attentive à la fois aux jeunes pousses (le « choix de Décharge »), aux publications récentes (le « Diaphragme » de Jacmo, tandis qu’Aka opère « à l’Œil nu ») ; elle crée l’événement par ses dossiers pertinents et impertinents, visant à repérer les valeurs notables de la poésie française, et s’ouvrant sur l’Europe (poésie allemande, polonaise, italienne, grecque...) et notamment sur un poète étranger choisi par Yves-Jacques Bouin (rubrique « Des voix venues d’ailleurs »). Elle mène enfin un travail critique et d’investigation dans le milieu poétique (les « Ruminations » de Claude Vercey).
Polder, qui se diffuse par abonnement, désigne une collection de livrets aujourd’hui indépendants à la revue, chacun d’eux étant consacré à un auteur, avec l’objectif principal de faire émerger des voix nouvelles : on en saura plus sur cette activité éditoriale en cliquant sur l’onglet Polder.
*Le site ici ouvert est une extension de la revue, qu’il complète sans chercher à en disputer la prééminence : L’onglet Repérages réagit à l’actualité poétique, regroupe diverses rubriques dont les Indispensables selon Jacques Morin lequel nous entretient également de la Revue du mois, et les Intercalaires de Georges Cathalo, tandis que par ailleurs Claude Vercey nous entraîne à un rythme soutenu, approximativement une nouveauté tous les deux à trois jours, sur ses Itinéraires de Délestage (les I.D).
On complétera cette information en cliquant sur l’onglet : s’abonner
La route inconnue : l’émission de Christophe Jubien sur Radio Grandciel. Décharge en est partenaire. Chroniques de Jacques Morin et de Louis Dubost, en alternance avec Claude Vercey, , tous les quinze jours.
Le site de Renaud : pour découvrir les autres travaux du concepteur de notre site.
Site de la Poéthèque de Villefontaine : www.revues.lacavelitteraire.fr : toutes les revues de poésie y sont répertoriées. Un outil de recherche à utiliser sans modération.
Inventaire des auteurs, suivi de celui des illustrateurs, publiés dans Décharge depuis 1981. Il a été mis à jour fin décembre 2019. (Recension établie par Georges Cathalo) :
Pas d’abonnement à la revue pour 2024.
1 numéro seul : 10 € + 4 € pour frais d’envoi
Abonnement à la collection Polder 2025
4 livrets (2 à l’automne, 2 au printemps) : 24 €
1 livret : 7 € + 2 € pour frais d’envoi. (2 livrets : 12 € + 2 € pour frais d’envoi)
IBAN : FR49 2004 1010 0405 6325 2U02 562
BIC : PSSTFRPPDIJ
Domiciliation : LA BANQUE POSTALE
chèque à l’ordre des « Palefreniers du Rêve »
CCP 563252 U 025
adresser à : Décharge / Jacques Morin
11 rue Général Sarrail - 89000 AUXERRE - France
On ne reçoit les textes que par courrier.
Pour la revue Décharge, l’adresse est la suivante :
Jacques Morin : 11, rue Général Sarrail - 89000 AUXERRE.
Pour les recueils Polder, l’adresse est la suivante :
Claude Vercey : 25 bis, rue Mal de Lattre de T. - 71100 Chalon/Saône
La revue n’accepte aucun manuscrit reçu par e-mail,
Pour la rubrique « Le Choix de Décharge », le mieux est d’envoyer une dizaine de textes par voie postale. Réponse sera donnée dans les six-huit mois, si c’est positif.
(On peut s’abonner préalablement pour voir de quoi il retourne, bien entendu). S’abonner
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Commentaires
4 janvier 2019, 11:11, par Jean-François Coutureau
Chambre d’écho :
Passant la nuit du réveillon avec une amie poète, son mari sculpteur, et quelques amis chanteurs (chacun doté d’une vie parallèle ou réciproquement selon l’angle d’attaque), nous en vînmes à parler de Thierry Radière, que le couple connaissait, de Décharge, et du Polder (169) qui me l’avait vraiment fait découvrir ...
La nuit épuisée, je songai à relire le polder pour éprouver mon souvenir.
Je rassemblai tous les polders qui traînaient désordonnés dans ma chambre de lecture sans trouver celui que je cherchais. Je feuilletai quelques pages de ceux qui formaient une petite pile confortable dans ma main, comme un jeu de cartes ...
4 janvier 2019, 11:13, par Jean-François Coutureau
Retors à toute bonne résolution, je reparti à la conquête du seul trésor convoité en ce premier jour de l’année : il avait glissé sur la tranche entre le matelas simple et le sommier double d’un lit trop grand où s’entassaient livres et feuilles de tous formats. Je me glissai moi-même entre les draps de l’introduction de Jean-Christophe Bellevaux qui me rappela, non sans surprise, la légèreté grave des poèmes, que ma nouvelle lecture confirma, et je fléchai doublement le passage suivant :
si nous volons tous les deux
dans notre coin d’enfant
je rêve de te rencontrer
légère heureuse donnant
la main à ton père rien que
pour te voir avec lui
des étoiles à son violon
des yeux au fond du coeur
on pourrait faire danser
les nuages tu serais notre
chef d’orchestre et la musique
nous couperait les jambes
pour de bon au-dessus
des morts
Je pensai à Chagall, aux morts, et à Thierry Radière, qui couraient dans les nuages
9 janvier 2019, 09:55, par Thierry Radière
Merci Jean-François de me faire courir dans les nuages en compagnie de Chagall et les morts. Cela me va bien.
J’imagine que vous étiez avec Marie et Bertrand au jour de l’an, non ?
Je vous souhaite une excellente année amoureuse et poétique !
Amitiés.
Thierry