publié le 27 septembre 2015 , par dans Accueil> Repérage
La « locomotive » de la livraison n’est autre que le poète Jacques Ancet qui, en six textes courts, annonce sa couleur, très personnelle, sa griffe et la tonalité particulière qu’il obtient aussitôt. Dans silence c’est absence / ou violence qu’on entend. Nicolas Cotten a l’habitude des poèmes courts, haïku, ici la forme est à peine plus développée magie des mots / constamment tourne sur la langue dans un quatrain et ces autres vers dans un poème moins contraint : Des chats se disputent la nuit / Chacun veut son morceau de lune Eric Dubois propose de son côté des poèmes unis et cohérents, avec cette tendance religieuse récurrente : dans la moiteur / du corps de Dieu… Jean-Marc Gougeon adopte pour son long texte une mise en page qui lui nuit, l’œil est capté par ce rythme graphique imposé et l’on perd le fil. Nicole Laval-Turpin donne des pages de haute tenue Offrande du hasard, / Une hermine à parer les âmes. Alain Richer écrit en effet « une poésie spirituelle solaire et chaleureuse » comme il est dit dans l’introduction à lui consacrée. Mourir est une vieille coutume disent-ils / qui nait à l’orée de chacun de nos soirs Sébastien Robert enfin, l’animateur de la revue qui a donné dans son édito une excellente métaphore pour expliquer le titre de sa revue : Les haies vives constituent notre mythe... Enfin, pour faire pendant à Jacques Ancet, un petit dossier est consacré à Maurice Rollinat né à Châteauroux (1846-1903), avec des poèmes inédits. « Il laisse libre cours à l’expression de l’angoisse, du macabre et de l’érotisme. » Il est dans la lignée de Baudelaire dont il a mis quelques poèmes en musique.
Cette troisième Haies vives confirme sa place, en s’imposant régulièrement. Peut-être y décèle-t-on davantage de symboles, de sacré et de spirituel au travers des textes choisis dans cette livraison, ce qui est tout à fait respectable.
12 €. 30 Clos des Bordes – 45450 Donnery.