publié le 22 mai 2008 dans Accueil> Les I.D
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Après avoir eu les honneurs de la jeune et prometteuse collection « Présence de la poésie », Serge Wellens sera cette année l’invité d’honneur sur le Marché de Rochefort sur Loire.
« Il n’y a pas de pratique de la poésie sans pratique de l’amitié, du partage. Ceux qui prennent l’Ecole de Rochefort pour un mouvement littéraire se trompent lourdement alors que le mot « Ecole » n’est là que par dérision et qu’il s’agit en premier lieu d’un compagnonnage. Une famille de poètes à l’écriture différente mais unis par leur amour de la liberté en un temps où les pouvoirs en place la contestaient dangereusement. »
Serge Wellens – in Décharge 125 (Mars 2005)
Nul individu honnêtement cultivé n’ignore aujourd’hui l’existence d’une Ecole de Rochefort, née en 1941 en une France vaincue et occupée. Situer ce Rochefort sur une carte est une autre affaire, mais depuis quelques années, depuis que ce bourg de 1500 habitants et ses élus ont choisi de mettre en valeur ce qu’ils ont reconnu comme leur patrimoine, créant un Centre poétique, proposant des résidences d’auteur et un Marché qui chaque année, une semaine après celui de la place St Sulpice de Paris, en offre le pendant champêtre, le sens de l’orientation des poètes s’est aiguisé, et ils ont appris à distinguer cette cité des bords de Loire, « dont le seul titre de gloire, vignobles mis à part (mais cet argument, - si je puis m’immiscer dans la citation de Serge Wellens , - n’est pas vain !), fut longtemps une fabrique de tire-bouchons en ceps de vigne ».
Après que dans les années 1990 l’université avec force colloques sur les différents protagonistes de cette aventure a réveillé le souvenir de cette époque, la municipalité a tout mis en œuvre pour maintenir l’éclat de ce foyer intellectuel et artistique, faisant le choix de créer un lieu de vie plutôt qu’un lieu de commémoration ou de mémoire. Il s’agit bien de faire fructifier l’héritage légué par ces jeunes révoltés des années d’occupation pour en faire un message à portée plus large et recevable aujourd’hui : « Elever la poésie au niveau d'une morale et en faire une réponse à la médiocrité, à la cruauté du temps », telle était bien leur ambition, affichée d’emblée par Jean Bouhier avant même que ne le rejoignent les Manoll, Cadou, Bérimont, Béalu, Rousselot et autres : « Comprendre le sens infini de la poésie, son sens vital, sa nécessité de liberté et surtout son véritable caractère révolutionnaire en ce qu'il recherche la libération de la pensée, l'insurrection contre les voies de l'erreur... ».
De quoi alimenter assurément les échanges sur le prochain Marché des samedi 5 et dimanche 6 Juillet, et à l’organisation duquel, m’écrit Francis Krembel, « on se démène pour l’heure comme des malades : ce sera
avec éditeurs, poètes en résidence ces dernières années qui reviennent, lectures etc ». L’invité d’honneur en sera Serge Wellens : le choix est des plus judicieux, en ce qu’il se porte sur un poète d’importance, dont les liens avec l’école de Rochefort sont connus, mais aussi en ce qu’il est l’un de ceux qui, avec Jean Rousselot, a épaulé les évolutions de la poésie d’aujourd’hui, aux côtés d’un Pascal Commère par exemple, ou qu’on a surpris en des lieux aussi improbables qu’un Terrier dans la Dune.
On y annonce également la présence des poètes accueillis en résidence durant cette décennie, - nommons Colette Nys Mazure, Brigitte Gyr, Erwann Rougé, James Sacré, Pascal Commère, Thierry Renard, Seyhmus Dagtekin, Joël Bastard, tous édités à la suite par le Dé Bleu, - et encore celle, tout à fait exceptionnelle, de Jean Paul Klee, dont la voix ces derniers temps était devenue inaudible.
Une occasion de vérifier en outre que les échanges poétiques atteignent leur plus haute intensité un verre à la main, vin de la Loire ou vin des coteaux du Layon.
(Mes remerciements à Louis Dubost et Francis Krembel pour leur collaboration)
Références : Pour la programmation de ce Xème Marché, un site sera bientôt mis en place.
Serge Wellens par François Huglo – Collection "Présence de la poésie". Ed. des Vanneaux – 15 €
Dossier Serge Wellens (poèmes inédits, interview, étude) in Décharge n° 125 (Mars 2005).
Les appréciations de Sophie-Marie Van der Pas
Polder 201 : Sur mon chemin, le fleuve, de Marianne Duriez :
Lire la suiteLe voyage en Afrique regorge de parfums et de couleurs, un vocabulaire local qui m’inciterait à quitter le...
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