[ Note d'actualité : Imprudent qui bâtit sur le sable ! Plus imprudent encore qui parie sur le web ! … L'accident, qui des écrans fit disparaître notre site pendant plus d'une semaine, crûment le rappelle, comme du même coup fut rappelé, à l'encontre d'une illusion fort répandue, qu'internet n'est pas gratuit : un jour de retard dans le paiement de l'abonnement : hop ! le site est suspendu par l'hébergeur ! C'est ce qui nous arriva, et nombreux dus-je constater, plus nombreux vraiment que je le pensais (merci à eux), furent les visiteurs qui s'en inquiétèrent.
De fait, l'I.D précédent, mis en place le 12 juin mais aussitôt inaccessible, et celui-ci, liés tous deux à l'actualité du Marché de la poésie de Paris, ont perdu un peu de leur pertinence. Mais il n'aura pas mauvais au bout du compte d'être ramené à la réalité : sur internet, l'éternité dure un an. Au mieux. On retiendra la leçon.]
Invitée du 27ème Marché de la poésie de la place St Sulpice à Paris, cette année : la Pologne, « où se publie toujours plus de recueils de poésie que de romans » (Pietr Sliwinski). Difficile de ne pas penser à un des premiers dossiers de poésie étrangère publiés dans Décharge, en Mars 2006, où Jacques Burko présentait et traduisait 5 poètes polonais, - Jacques Burko décédé en mars 2008, comme je le signalais dans l' I.D n° 103 : La locomotive a perdu son traducteur, et où j'évoquais sa mémoire.
Présent cette année à Paris comme il l'était au sommaire de Décharge 129, Tomasz Rozyski. Cela me fit plaisir. Je l'avais rencontré à Dijon, aux rencontres Salut Poètes et il s'était beaucoup démené à la suite, pour que nous venions l'année suivante à Opole, Yves-Jacques Bouin, David Demartis (des Editions du Murmure) et moi. Je m'apprêtais à retranscrire ici le poème Un Atoll corallien, qui avait été confié à la revue, quand je m'aperçus qu'avec Marchandise humaine, lui aussi présent dans notre dossier, il était déjà disponible sur le web, reproduit (sans mention d'origine) sur le site du Marché de la poésie . J'y renvoie, proposer un doublon aurait été bien inutile.
Les machettes et les fusils
La littérature ne m'intéresse guère
mais m'intéressent enfin la vie et ses affaires,
et les dix-huit raisons de se lever matin,
les quatre premiers mots que prononce soudain
notre enfant, et aussi ton nombre pluriel
par rapport à mon singulier, les effets
de nos opérations au lit, et puis le faits
qu'un homme tué sur le papier peut vivre dans la vie
et habiter la termitière de la ville,
le fond d'une mer sèche, parmi les bateaux morts,
dans une tente en cuir de dragon tué la nuit
sous le néon béant au sortir du souterrain,
tendre les cordes boyaux et chanter des chansons
aux fils, avant qu'il s'éveillent et ouvrent les yeux.
Tomasz Rodzyski, (Traduction Jacques Burko)
in Décharge 129
Références : Décharge 129 : Cinq poètes polonais, traduits et présentés par Jacques Burko. Du même traducteur : Trois poètes polonais : Maciej Niemiec, Jacek Podsiadlo, Thomasz Rozyski aux Éditions du Murmure (9 rue des Marronniers – 21800 – Neuilly-lès-Dijon). 20€
La publication de poésies étrangères est devenue une constante de la revue Décharge : dans chaque numéro, des poètes allemands, traduits par Rüdiger Fischer. Et dans la récente publication (n° 142) : trois poètes bulgares : Pentcho Slaveïko, Nikilaï Liliev, Nikolaï Kantchev, et leur traductrice Denitza Bantcheva.