La collection s’appelle Poids lourds, et à juste titre : je rendais compte il y a un peu plus de deux ans (I.D n° 306 et dossier dans la revue Décharge n° 151) du pavé que constituait l’Annuaire des Revues Littéraires, autrement dit Arlit, paru dans la même collection, à L’Oie Plate. C’est à présent le guide
Audace
, remis à jour par les soins de Roger Gaillard, qui est venu écrasé de son kilo 400 grammes (pesés sur ma balance) le reste du courrier distribué dans ma boite à lettres : 1120 fiches techniques présentent en 620 pages grand format (et pour 59 €, tout de même) un répertoire qui se voudrait exhaustif des éditeurs, de littérature avant tout, mais aussi de vie pratique (les éditions de l’Oie plate n’y figurent pas, n’est-ce pas dommage ?) ou de sports et loisirs. Les institutions culturelles, maisons de la poésie ou bibliothèques en particulier, devraient se faire une obligation de tenir ce type d’ouvrages à portée du public, des auteurs débutants au premier chef, afin de leur éviter les bévues lors de l’envoi des manuscrits ou, plus grave, de se faire pigeonner par les pratiques abusives des éditeurs à compte d’auteur, - domaine sur lequel Audace, dans la tradition du Calcre dont il a pris la relève, reste à coup sûr le plus performant. L’état des lieux sur ce point mérite que je m’y attarde : ce sera l’objet de ma prochaine chronique.
On nous pardonnera notre première curiosité, qui fut d’aller voir ce qui est dit de la collection Polder laquelle, il va de soi, figurent parmi les 521 éditeurs qui publient de la poésie. La fiche qui la concerne reproduit d’abord, comme toute autre, les données fournies par son responsable. A la suite, l’avis aux auteurs donne l’appréciation de Roger Gaillard, à la fois Gault et Millau de l’entreprise : Par sa rigueur et sa régularité, Décharge constitue l’une des revues de référence du milieu poétique francophone. La collection Polder poursuit et illustre ses partis-pris. Les lecture de ses petits recueils économiques (6 euros l’un) est recommandée d’autant que la sélection y est sévère. Les choix se font à l’unanimité du comité de lecture composés de 4 lecteurs poètes : …etc . On regrettera toutefois une coquille (et il faut bien avouer que ce guide n’en manque pas, ne serait-ce que dans le nom des auteurs-phares) qui nous attribue 1580 titres, au lieu de 158.
A partir de la fiche Polder, le lecteur est renvoyé aux éditions Gros Textes, coéditeur de la collection. Affleure alors une faiblesse de ce gros volume, inhérente à l’énormité de la tache menée par un seul homme, ou peut s’en faut : les renseignements fournis se déprécient vite ( un lifting permanent est réalisé sur la site Audace, pour pallier à ce défaut : voir en bas de page du site de l’Oie plate) : le premier conseil donné, de consulter la revue Gros Textes avant tout envoi de manuscrit, est déjà périmé : la revue n’existe plus : « la seule façon, était-il pourtant souligné, de vous voir un jour publié ». On appréciera toutefois l’avis suivant : Son exigence littéraire a fait de Gros Textes l’un des lieux de rassemblement pour les poètes qui comptent et compteront sans espérer faire fortune. (On se demandera alors, subsidiairement, en quel lieu les poètes font fortune....!)
Dans le fourmillement de renseignements utiles et de conseils avisés, relever les oublis est un jeu facile et un peu vain, je vous l’accorde. Je note cependant l’absence des éditions Paupières de terre, auxquelles je renvoyais il y a peu (voir I.D n°445 ) ; et l’Annuaire n’a pu me renseigner sur l’Herbe qui tremble, que je découvre à réception du dernier opus d’André Doms, Sérénades, et dont le catalogue énumère les noms de Philippe Mathy, Ilse Garnier, Claude Alabarède, Pierre Garnier, Gérard Bayo ou Pierre Dhainaut, ce qui n’est pas rien.
Lacune autrement ennuyeuse : L’ouvrage fait l’impasse sur les éditions numériques, liées à internet : je ne suis pas un spécialiste de la chose, mais étant donné les prétentions de ce guide, il est tout à fait regrettable que soit pas prise la mesure de ce phénomène nouveau. Je viens de recevoir, par exemple, Mais qui lira le dernier poème, d’Eric Dubois, paru dans la collection Publie Papier , qu’on peut également télécharger gratuitement sur publie.net : l’objet est d’une grande sobriété, mais peut rivaliser avec certaines réalisations papier plus classique. Il vaut tout de même 12€, ce qui met à mal certaines espérances, la fable de quasi-gratuité qui s’était fait jour dans les débuts de ce procédé. Quant au niveau de diffusion de ce genre d’ouvrage, il aurait été intéressant d’en savoir plus.
Repères : L’Oie plate compte un site utile, complémentaire aux ouvrages signalés ci-dessus : http://www.loieplate.com/index.php
Editions Paupières de terre : BP 36 - 92122 Montrouge-cedex.
Editions L’herbe qui tremble : 25 rue Pradier – 75019 – Paris
Editions Publie Papier : site publie.net « le contemporain numérique » (sic)
Bien entendu, les ouvrages d’André Doms et d’Eric Dubois méritent davantage qu’une simple mention, comme je viens de le faire ici. J’essaierai de faire mieux prochainement.
Après coup : Des précisions d’Eric Dubois : "Concernant les livres Publie.papier ils sont distribués par Hachette Livre. Imprimés à la demande ( POD) et on peut les commander dans n’importe quelle librairie ( ils sont dans les bases de données Dilicom, Electre ) et on peut les commander aussi sur Internet.
Par ex concernant mon livre voici quelques infos : http://publiepapier.fr/contemporain-textes/article/dubois-eric-mais-qui-lira-le
Concernant les livres numériques Publie.net : ils sont sur pratiquement tous les sites de téléchargement légal
de livres numériques : librairie.immateriel.fr , epagine, fnac.com, amazon , chapitre etc...et bien sûr http://www.publie.net
Ce blog vous permettre de voir plus clair : http://publie-net.com/a-propos/ ".
cordialement